(à mes défunts)
J'ai la tristesse amère des jours éphémères
Quand la lune rit des ans passant sous son anse,
Quand le siècle promène, allègre, ses heures
De ciguë, rêvant encore nouvelle sentence.
Et puis quand le temps comme un néant malfaisant,
Darde son sombre oubli sur nos tombes fécondes,
Desséchant, décolorant, pliant et faisant
D'une fleur du souvenir la cendre du monde,
J'ai le fiel amer des mémoires éphémères.
P. F.